Avec le vélo couché, que l’on appelle également vélomobile, Vélocar ou vélo horizontal, nous entrons dans la catégorie des vélos originaux. Pourtant, les vélos couchés présentent de nombreux avantages, notamment pour notre corps. Zoom sur le vélo couché, ses caractéristiques et son fonctionnement.
Qu’est-ce que le vélo couché ?
Le vélo couché se pilote en position allongée. Comme tous les vélos, il s’apparente à un véhicule à propulsion humaine. Celui que l’on nomme vélomobile ou Vélocar se déplace avec la seule énergie humaine. Le cycliste reste allongé lors de l’effort, ses jambes à l’horizontale. Pour ce faire, le pédalier demeure à l’avant du vélo, au niveau de la roue. La selle ressemble à un siège, permettant au cycliste d’y appuyer son dos.
Un vélo français
Le premier vélo couché est français. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, la France, ruinée, doit se reconstruire. Pauvres, les Français ne peuvent s’offrir un véhicule à moteur. Le constructeur Charles Mochet a l’idée d’inventer un modèle de vélo couché.
Au début, le vélo couché se compose de quatre roues et de deux sièges. L’inventeur le nomme «Vélocar». La version bicyclette apparaît juste après. Les roues sont énormes : 50 cm de diamètre ! Le vélo mesure quasiment 150 cm, la selle étant ajustable à la morphologie du cycliste.
De vrais vélos de course
En 1933, le cycliste sur route Francis Faure gagne des courses grâce au vélo couché. Puis, le cycliste bat le record de vitesse à l’heure et à vélo. Francis Faure parcourt plus de 45 km en une heure ! C’en est trop pour l’Union cycliste internationale : en 1934, l’organisation interdit l’utilisation du vélo couché sur ses courses.
Chaque record de vitesse décroché par le vélo couché impressionne. Des modèles carénés du vélomobile parcourent aujourd’hui plus de 90 km en une heure. Les vélos couchés de compétition s’entourent d’un carénage aérodynamique. Les pédales sont surbaissées et la roue avant demeure motrice et directrice. Pour le reste, le vélomobile dispose des mêmes accessoires qu’un vélo classique : deux pédales, double chaîne, freins, pignons et guidon adapté.
Caractéristiques et fonctionnement du vélo couché
L’utilisation du Vélocar s’opère donc en position couchée. Le cycliste s’allonge sur un véritable siège, composé d’une selle et d’un dossier anatomique. La position procure un confort optimal, diminuant ainsi la sensation d’effort.
Vélo couché : la roue
La roue arrière, située juste derrière la selle du vélo, peut mesurer de 16 pouces à 27 pouces sur les modèles anciens. La roue avant demeure plus petite que la roue arrière. Cela s’explique par une résistance au roulement de la roue avant, plus élevée que sur un vélo classique.
Un vélo couché standard dispose d’une roue arrière de 26 pouces et d’une roue avant 20 pouces. Certains vélos couchés de course possèdent une grande roue également à l’avant. Tandis que des vélos semi-couchés disposent de pneus tout-terrain de 26 pouces sur les deux roues.
Vélo couché : le guidon
Le guidon se place de plusieurs façons sur un vélo couché. Soit, le guidon se situe au-dessus des genoux du cycliste. Soit, le guidon se place directement sous la selle du cycliste. Sur les modèles de vélos couchés à direction au-dessus du siège, le guidon et la fourche avant fonctionnent comme un guidon de vélo classique. Situé sous la selle, le guidon relie le système de direction grâce à des tiges, des câbles ou une manivelle de cloche. La direction des vélos couchés est réputée légère. Cependant, le maniement du guidon demande un peu de pratique !
Vélo couché : la position du pédalier
La position du pédalier diffère en fonction des vélos.
- Le pédalier situé devant la roue avant est la position la plus habituelle. Elle favorise la vitesse.
- Situé entre les roues, le pédalier offre un confort sur les longues distances.
- Le pédalier placé entre les roues et un guidon en hauteur se destine au cycliste débutant.
Vélo couché : la position du cadre
Le cadre du vélo adopte également trois positions. Le cadre allongé, plus stable, permet une utilisation du vélo pour les longues distances. Une version du cadre très allongée existe, pour encore plus de stabilité et de confort. Enfin, un cadre court favorise la vitesse et concerne une utilisation citadine du vélo couché.
Piloter un vélo couché
Le maniement du vélo couché ne change pas beaucoup du vélo classique. Le cycliste s’assoit sur la selle, puis place un pied sur l’une des pédales. Le poids se reporte sur le pied au sol. Une fois la première impulsion lancée, le second pied se relève. Le cycliste peut alors pédaler normalement. Les grandes vitesses atteintes par ces modèles et le petit diamètre de la roue avant justifient l’utilisation de freins à disque.
Les avantages du vélo couché
L’utilisation du vélo couché offre plusieurs avantages :
- position idéale pour le dos et pour le coeur ;
- meilleur aérodynamisme grâce à une meilleure pénétration du corps dans l’air ;
- fatigue et pertes d’énergie réduites par rapport à la pratique du vélo de route.
Peu d’inconvénients caractérisent le vélomobile. On note des difficultés dans les montées, par rapport à un vélo de route où le cycliste se positionne «en danseuse».
Le vélo couché reste assez rare. Peu de fournisseurs en fabriquent, ce qui explique un prix élevé comparé au vélo standard. Toutefois, le confort et la vitesse que procure le vélo couché sont unanimement reconnus par les pratiquants.